Tout semblait aller bien… et pourtant

Vous êtes en réunion. Une idée vous traverse l’esprit, mais une voix intérieure vous freine : "Ce n’est peut-être pas si pertinent... Et si quelqu’un me contredisait ? Mieux vaut ne rien dire."

Quelques minutes plus tard, un collègue propose exactement la même chose. Il est applaudi, reconnu. Vous, vous vous en voulez. Encore une fois, vous avez laissé passer une opportunité.

Si cette scène vous parle, vous n’êtes pas seule. Des milliers de femmes vivent cette autocensure quotidienne, non pas parce qu’elles manquent de compétences, mais parce qu’elles doutent constamment de leur légitimité.

• Pourquoi ce schéma se répète-t-il autant ?

• Pourquoi même les femmes les plus compétentes ressentent-elles cette fragilité intérieure ?

Plongeons dans les racines invisibles du manque de confiance en soi féminin.

Une confiance en soi ébranlée dès l’enfance

Contrairement aux idées reçues, la confiance en soi ne repose pas uniquement sur le succès ou l’expérience. Elle se construit bien plus tôt, souvent dès l’enfance.

Dès les premières années, les garçons sont souvent encouragés à prendre des risques, à être audacieux. Les filles, elles, sont plus souvent félicitées pour leur douceur, leur perfectionnisme, leur capacité à bien faire.

• Une fille qui parle fort ? On lui demande de modérer son ton.

• Une fille qui tente sans réussir ? On lui rappelle de ne pas prendre trop de risques.

• Une fille qui se met en avant ? On lui apprend à ne pas "prendre trop de place".

Peu à peu, un conditionnement inconscient se met en place : pour être acceptée, il faut éviter de déranger, éviter de se tromper, éviter de trop briller.

Résultat ? À l’âge adulte, beaucoup de femmes n’osent pas prendre leur juste place, par peur d’être jugées ou critiquées.

L’impact du perfectionnisme : l’ennemi invisible de la confiance

Si vous attendez d’être parfaitement prête pour vous lancer dans un projet, une prise de parole ou une négociation, vous risquez d’attendre longtemps.

Le perfectionnisme est l’un des freins majeurs de la confiance en soi chez les femmes. Il pousse à croire qu’il faut cocher toutes les cases avant d’être légitime.

• Vous postulez à une offre d’emploi uniquement si vous remplissez au moins 80% des critères, alors qu’un homme postulera même s’il n’en remplit que 60 %.

• Vous hésitez à proposer une idée tant qu’elle n’est pas parfaitement aboutie.

• Vous avez du mal à accepter les compliments, car vous voyez toujours ce que vous auriez pu "mieux faire".

Ce perfectionnisme s’installe sournoisement et alimente le syndrome de l’imposteur, ce sentiment d’être une "fraude" malgré les succès.

Quand l'autocritique devient une seconde nature

"Si j’ai réussi, c’est sûrement un coup de chance..."
"Je ne mérite pas vraiment cette promotion..."
"Tout le monde va finir par se rendre compte que je ne suis pas aussi compétente qu’ils le pensent."

Ce type de dialogue intérieur est extrêmement fréquent chez les femmes. On doute de soi-même, même quand les preuves de compétence sont là.

L’autocritique devient une habitude, un réflexe automatique, qui sabote l’estime personnelle à long terme.

Plus on doute, plus on hésite à agir. Moins on agit, plus on renforce ce doute.

Ce cercle vicieux est l’une des raisons pour lesquelles tant de femmes ont du mal à construire une confiance en soi durable.

Briser le cercle : comment retrouver une confiance solide ?

Bonne nouvelle : la confiance en soi n’est pas une qualité fixe, elle se travaille et se développe comme un muscle.

1. Remettre en question ses croyances limitantes

• Notez toutes les phrases négatives que vous vous dites régulièrement.

• Demandez-vous : "Si une amie me disait cela, que lui répondrais-je ?"

• Apprenez à reformuler ces pensées de manière plus bienveillante.

2. Oser même sans être prête

• Se lancer avant d’être "parfaite", c’est le meilleur moyen de progresser.

• Chaque petite victoire renforce naturellement la confiance en soi.

• Se souvenir que personne ne maîtrise tout à 100 %, et c’est normal.

3. Développer une posture affirmée

• La posture impacte directement l’état mental. Redressez-vous, regardez droit devant, respirez profondément.

• Pratiquez la prise de parole en petit comité avant de vous lancer dans des contextes plus formels.

• Entraînez-vous à dire "Je pense que…" au lieu de "Je ne sais pas si c’est pertinent mais…".

Vous méritez mieux que le doute permanent

Imaginez-vous dans quelques mois, prenant enfin la parole avec assurance, osant proposer vos idées sans peur du jugement, vous sentant légitime à votre juste valeur.

Ce scénario n’est pas un rêve inaccessible. Il commence par une décision : celle d’investir en vous-même.

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